En orge et blé, la génétique est un levier de lutte contre les viroses

La lutte génétique est un levier efficace contre les virus de la JNO transmis par les pucerons sur céréales à paille. Il y a actuellement « un gros distinguo » entre orge et blé sur la prise en main de ce levier par les agriculteurs. En orge, l’espèce la plus sensible à la JNO, « environ 50 % des surfaces semées à l’automne sont actuellement tolérantes à la maladie », indique Robin Comte, ingénieur Arvalis spécialiste des ravageurs. Le retrait des néonicotinoïdes ainsi que le développement du panel variétal tolérant ont nettement intensifié la pratique (10 % des surfaces en 2017-2018, juste avant l’interdiction).

Des variétés tolérantes à la jaunisse nanisante de l’orge, sont proposées depuis 1998, « avec un vrai développement depuis une grosse dizaine d’années ». La première variété à avoir eu un réel succès est Amistar, inscrite en 2013. Et « quasiment toutes les nouvelles variétés d’orge d’hiver inscrites ces dernières années sont tolérantes à la JNO », précise l’expert.

Même des orges brassicoles

Et l’offre se diversifie : jusqu’à l’inscription de Carrousel et Constel en 2022, elle ne concernait que des variétés fourragères. Elle s’est ensuite élargie aux débouchés brassicoles. Par ailleurs, la première variété tolérante à la JNO et à la maladie des pieds chétifs, Innovatris, a été inscrite en 2024.

En blé, « c’est le tout début », estime Robin Comte. La première variété de blé tendre tolérante à la JNO, RGT Tweeteo, a été inscrite en 2020, suivie de RGT Sundeo en 2025. D’après les récents essais d’Arvalis, ce levier semble très prometteur. Toutefois, son développement massif ne sera possible qu’avec l’élargissement de l’offre variétale tolérante à la JNO et une évaluation fine de l’efficacité de ces variétés.

Un risque modéré de contournement

Il y a une vingtaine d’années, des travaux ont montré qu’un contournement du gène de résistance partielle à la JNO était possible sur des variétés anciennes de blé. « Nous avons récemment réétudié le sujet en collaboration avec l’Inrae et nous n’avons pas retrouvé ces résultats sur les variétés RGT Tweeteo et RGT Wolverine (variété inscrite en Angleterre). Cela nous permet d’accompagner le développement de ces variétés plus sereinement, même si le risque zéro n’existe pas. »

En orge, la surveillance est également active mais aucun contournement n’a été détecté sur les gènes qui sont présents dans les variétés inscrites. La veille continue.